Rencontre avec Asma Barchiche & Mina Squalli-Houssaïni, responsables de l’espace Forde depuis 2023.

Make it stand out

Whatever it is, the way you tell your story online can make all the difference.

Forde est une anomalie précieuse dans le paysage de l’art contemporain: un espace né de l’urgence et du désir collectif, imaginé en 1994 par Fabrice Gygi, Alexandre Bianchini et Nicolas Rieben dans l’enceinte de l’Usine.

Depuis sa création, il demeure un lieu autonome, affranchi des pressions institutionnelles et commerciales, où l’art peut se risquer à des formes inattendues. Chaque équipe qui en prend la direction, tous les deux ans, hérite de ce projet à la fois exigeant et généreux, l’enrichissant de ses obsessions et de ses envies.

 

Asma Barchiche & Mina Squalli-Houssaïni

Asma Barchiche est une curatrice et chercheuse basée à Genève et responsable des programmes éducatifs au Centre d’Art Contemporain de Genève. Elle est co-fondatrice des chichas de la pensée, un programme culturel itinérant accueilli par des institutions telles que le Centre Georges Pompidou, le MUCEM Marseille ou Lafayette Anticipations. Sa pratique met l’accent sur l’éducation, les stratégies d’apprentissage et les dialogues avec les artistes, favorisant l’innovation dans l’art contemporain.

Mina Squalli-Houssaïni est une artiste pluridisciplinaire basée à Genève. Diplômée du Work.Master à la HEAD – Genève en 2023, elle a exposé dans divers espaces, notamment au Centre d’Art de Neuchâtel, Karma International à Zürich, Lodos à Mexico City, et Liste Art Fair à Bâle. Elle est également programmatrice au festival Les Urbaines.

 

Pourriez-vous nous présenter le programme de curation pour lequel vous avez été choisies?

Entre 2023 et 2025, nos propositions pour la programmation de Forde s’ancrent dans nos expériences respectives: l’une liée à l’écriture, à la recherche et à la médiation, l’autre à la pratique artistique et à une approche directe de l’art.

Notre objectif est de croiser nos intérêts, nos goûts et nos questionnements pour inscrire notre travail dans cet espace tout en affirmant des orientations artistiques, culturelles et politiques marquées.

Nous voyons dans Forde un lieu où nos idées prennent des formes concrètes, des espaces tangibles où se rencontrent œuvres, idées et publics.

 

Make it stand out

Whatever it is, the way you tell your story online can make all the difference.

Quelles sont les spécificités de l’espace Forde?

Forde n’est pas seulement un lieu de production artistique. Depuis trente ans, il a été façonné par quinze équipes de programmation successives, chacune apportant son regard et ses méthodes.

Tous les deux ans, une nouvelle équipe prend la direction de Forde, réinventant ses contours selon des priorités et des intuitions propres. Ce modèle de gestion garantit que chaque génération imprime sa marque, en explorant librement les multiples possibilités qu’offre cet espace. Forde se distingue par cette capacité à accueillir des projets qui interrogent, transforment et prolongent les pratiques artistiques.

L’Usine, ce bâtiment emblématique de Genève, est un acteur clé dans la définition de Forde. Plus qu’un simple cadre, l’Usine est un écosystème où se croisent musiques, arts visuels, performances et militantisme. Cette proximité nous pousse à imaginer des projets où les disciplines se rencontrent, créant des expériences collectives enracinées dans leur contexte social et culturel.

Faire Forde ensemble, c’est transformer nos conversations en espaces tangibles, en expositions, en performances ou en livres. C’est l’un des luxes que nous nous offrons: montrer ce que nous avons envie de voir, sans compromis. À travers des formats variés — expositions, performances, projections, éditions, soirées —, nous cherchons à multiplier les points d’entrée.

Ce programme est une invitation à penser l’art comme un espace d’échange, où les positions se confrontent et se transforment. À l’aune de ses trente ans, Forde maintient cette approche expérimentale qui privilégie le risque à la conformité. Forde reste un terrain d’essai, un espace où l’on peut penser autrement les conditions de production et de réception de l’art aujourd’hui.

 
 
Précédent
Précédent

Rencontre avec Danaé Panchaud, directrice du Centre de la Photographie Genève.

Suivant
Suivant

Lampe à lave Astro — Denis Savary