L’Œuvre de Pol Le Vaillant L’Œuvre de Pol Le Vaillant

L’Œuvre de Lionel Latham

Une oeuvre ou un artiste qui a marqué la carrière d’un marchand. Lionel Latham évoque sa rencontre décisive avec Edouard Chapallaz (1921-2016), l’une des personnalités majeures de la céramique suisse de la seconde moitié du 20e siècle.

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Une œuvre ou un·e artiste qui a marqué·e la carrière d’un marchand.

Lionel Latham évoque sa rencontre décisive avec Edouard Chapallaz (1921-2016), l’une des personnalités majeures de la céramique suisse de la seconde moitié du 20e siècle. Dès la fin des années 50, il développe un travail personnel de recherche sur le grés et les émaux, qui se distingue par des formes archétypiques aux qualités formelles et spirituelles saisissantes

«Édouard Chapallaz est un céramiste suisse avec qui j’ai eu la chance de collaborer et qui a grandement contribué à faire reconnaître ma galerie. Notre première rencontre remonte à 1982.

À l’époque, ma galerie était située aux Pâquis et j’acquérais alors une céramique portant deux marques: Chapallaz et Menelika. C’était une belle pièce, parfaitement tournée, mais son style, monochrome et dans l’esprit scandinave des années cinquante, ne ressemblait pas à ce que produisait Menelika. Intrigué, j’ai décidé d’écrire à Chapallaz pour lui demander des explications. Il m’a répondu avec cordialité m’expliquant qu’il avait travaillé un an chez Menelika en tant que tourneur. En contrepartie, il pouvait utiliser leur atelier pour créer ses propres pièces, ce qui expliquait la double signature.

Au fil des années, nous avons gardé contact. J’ai continué à acheter des pièces des années cinquante issues de Menelika, tandis qu’Édouard poursuivait une carrière plus que respectable: expositions muséales, reconnaissance internationale, collaborations avec des marchands réputés comme Engelberts ou la galerie L’Entracte à Lausanne.

En 1997, lorsque j’ai déménagé dans ma galerie actuelle, rue de la Corraterie, il m’a spontanément proposé de l’exposer, un geste d’une grande générosité car je n’aurais jamais osé le lui demander.Je garde un souvenir marquant de son premier vernissage.

À l’époque, j’ouvrais toujours mes portes à 17h précises, et ce jour-là, dix collectionneurs·euses attendaient déjà devant la porte. Une autre époque!

L’exposition fut un franc succès: Chappalaz m’avait confié 79 céramiques… et j’en ai vendu 81! Il avait un véritable fan-club, composé de contemporains aujourd’hui disparus. Et il pratiquait une politique de prix étonnamment douce pour des pièces d’une telle qualité muséale, allant de 300 à 3500 CHF.

 

Par la suite, j’ai organisé quatre autres expositions de son vivant, toutes couronnées de succès. Avec le temps, nous nous sommes rapprochés. Nos échanges étaient riches: il me présentait de nouveaux artistes, m’envoyait des collectionneurs.euses et encore aujourd’hui, je continue de découvrir et d’acheter de nouvelles pièces de lui qui m’étaient inconnues…

Cette rencontre fut extraordinaire. Édouard Chapallaz était un grand céramiste, conscient de son talent mais sans jamais en faire l’étalage. Plus récemment, j’ai fait une autre belle découverte: la céramiste Petra Weiss. Âgée de 77 ans, elle travaille toujours dans son atelier au Tessin, où je suis allé la rencontrer. Ce fut une très belle expérience, et j’ai d’ailleurs présenté ses œuvres lors du dernier parcours céramique.»

— Lionel Latham

 
 
  • Pol Le Vaillant

 

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