Une sélection d’œuvres à travers l’espace public genevois
Art Public, une séléction d’oeuvres à travers l’espace public genevois.
Not Vital, Moon, 2019
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)
Plaine de Plainpalais, parc triangulaire nord, 1205 Genève.
Près de 300 oeuvres du FMAC – la collection d’art contemporain de la Ville de Genève – sont visibles dans l’espace urbain. Grâce au QR code ci-contre, le FMAC vous emmène en balade et vous permet de découvrir les oeuvres d’art dans les rues de la cité. Vous pouvez désormais situer celles qui se trouvent autour de vous, les identifier ou lire quelques notes explicatives. Visitez un véritable musée à ciel ouvert.
Les œuvres sélectionnées ici sont issues des collections des Fonds d’art contemporain de la Ville et du Canton de Genève (FMAC et FCAC).
Sylvie Fleury, Yes to All, 2007
Collection: Fonds d’art contemporain de la Ville et du Canton de Genève (FMAC et FCAC), projet Neon Parallax . Rue Patru 2, angle Avenue du Mail, 1205 Genève (Plaine de Plainpalais)
Mimosa Echard, Mauve Dose, 2018
Collection du Fonds cantonal d’art contemporain du Canton de Genève (FCAC) , Maternité des HUG, Boulevard de la Cluse 30, 1205 Genève
Charles-François Philippe, Sans titre, 1973–1974
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC), Espace Quartier Aînés Eaux-Vives, rue de Montchoisy 46, 1207 Genève
Markus Rætz, Sans titre [OUI-NON], 2000
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC). Place du Rhône, 1204 Genève
Nathalie Du Pasquier, Sans titre, 2022
Collection: Fonds d’art contemporain de la Ville et du Canton de Genève (FMAC et FCAC), projet Neon Parallax. Avenue Henri Dunant 14 (Plaine de Plainpalais)
Albert Rouiller, Jouet pour le vent, 1974–1975
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC). École des Vollandes, préau, rue du Nant 35, 1207 Genève
Make it stand out
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Gianni Motti, Sans titre, 2016
Collection du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC). Cimetière de Plainpalais, rue des Rois 10, 1204 Genève
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Alexia Maggioni
«J’aime le changement», explique Florian Le Bouhec, chef cuisinier incontournable de la place genevoise.
«J’aime le changement», explique Florian Le Bouhec, chef cuisinier incontournable de la place genevoise qui vient de prendre ses quartiers au Dorian. Arrivé à Genève à l’âge de 20 ans où il retrouve son père, chef lui aussi et avec qui il travailla brièvement, Florian Le Bouhec gagne vite son indépendance. Il ouvre son premier établissement en 2010: l’Artichaut. Il enchaîne ensuite avec le Café de la Paix en 2014, le Bologne et le Bombar en 2018 et le Bleu Nuit en 2022. À travers ces différents lieux, le chef multiplie les rencontres et développe son réseau. Ce qu’il apprécie le plus? Créer des ambiances, des lieux propices aux échanges et aux rencontres. Il est aujourd’hui l’une des personnalités genevoises les plus reconnues pour sa cuisine, mais aussi pour ses restaurants dont les atmosphères singulières participent à l’énergie de la ville. Florian le Bouhec nous fait faire le tour de ses bonnes adresses.
Dimanche
Rue Micheli-du-Crest 2, 1203 Genève
«J’ai rencontré l’architecte d’intérieur Youri Kravtchenko, qui a ouvert le showroom Dimanche, à l’Artichaut. Il venait y dîner avec son frère, qui était aussi mon comptable. J’ai commencé à travailler avec lui pour la décoration du Café de la Paix où il m’a donné quelques conseils. On a poursuivi notre collaboration avec celles du Bologne et du Dorian qu’il a entièrement conçues. Youri travaille pour l’ambiance du lieu et pas seulement pour son esthétique. À force de fréquenter les restaurants, il sait ce qui fonctionne. Ensemble, on arrive à faire de bons compromis et il m’amène sur des chemins de traverse que je n’emprunterais pas forcément, mais qui ont fait la force de mes différents établissements comme avec le carrelage qu’il a utilisé pour le Bologne et qui est devenu la signature du restaurant. J’aime travailler ainsi, autour de rencontres et en synergie avec des gens avec qui je crée des liens.»
MAMCO
Actuellement en travaux.
Programmation hors-site: www.mamco.ch
«J’y emmène chaque personne qui vient me voir à Genève. Pour moi c’est un incontournable, comme les Bains des Pâquis. J’ai créé des liens avec son directeur, Lionel Bovier, lorsque j’officiais au Café de la Paix. J’apprécie beaucoup l’équipe du MAMCO avec qui j’ai collaboré sur plusieurs évènements. J’aime le bâtiment et son architecture. J’y ai aussi découvert de fantastiques expositions. La dernière qui m’a marquée? Celle de Mathis Gasser en 2023. J’ai acheté une pièce de l’artiste après son exposition que j’ai installée au Bleu Nuit. Aujourd’hui, le bâtiment ferme pour rénovation. C’est regrettable pour l’énergie du quartier mais c’est une bonne nouvelle pour le développement de l’institution et je me réjouis de suivre les activités hors-site du musée pendant les travaux.»
Nino,
caviste de quartier
Boulevard de Saint-Georges 65, 1205 Genève
«Quand je ne suis pas dans mes restaurants, je me retrouve encore souvent autour de la table, chez moi ou chez des ami·e·s. J’aime recevoir les gens, c’est aussi pour ça que je fais ce métier. Nino, c’est l’endroit parfait pour faire de nouvelles découvertes et trouver la bonne bouteille pour un déjeuner ou un dîner entre ami·e·s.»
Le marché aux puces de Plainpalais & Christophe Berger
Avenue Henri-Dunant 16, 1205 Genève
«Le marché aux puces, j’y vais plus pour l’atmosphère que pour chiner. J’y ai passé beaucoup de temps pendant les travaux du Dorian. Plainpalais s’est toujours trouvé à proximité de beaucoup de mes restaurants et c’est donc naturellement un lieu de passage important pour moi. Et puis il y a aussi le Skate Park où je vais souvent avec mon fils. Avant d’aller aux puces, j’ai pour habitude de m’arrêter chez Christophe Berger pour son croissant au jambon et ses pâtisseries. J’aime me poser dans le petit café aménagé derrière la boutique ou sur leur terrasse avec vue sur la Plaine. C’est rare de trouver un bon pâtissier suisse. Toutes les pâtisseries que j’achète viennent de chez lui.»
Galerie Mezzanin
Rue des Maraîchers 63, 1205 Genève
«J’ai beaucoup travaillé avec Karin Handlbauer, la directrice et propriétaire de la galerie Mezzanin. C’est une amie fidèle. Elle organisait ses dîners de vernissage au Café de la Paix et continue à le faire aujourd’hui au Bleu Nuit ou au Dorian quand je ne viens pas cuisiner directement à la galerie. J’aime sa programmation, que je suis depuis longtemps. Elle m’a permis de découvrir de très belles choses. C’est elle qui m’a prêté les premières œuvres que j’ai exposées dans mes restaurants, notamment une pièce de Peter Kogler au Café de la Paix. Je lui ai plus tard acheté un ensemble de peintures d’Isabella Ducrot pour l’ouverture du Bleu Nuit.»
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Yann Abrecht
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Alexia Maggioni
Markus Amm, né à Stuttgart en 1969 est connu pour ses peintures abstraites et ses expérimentations avec la matérialité et la lumière.
Markus Amm, né à Stuttgart en 1969 est connu pour ses peintures abstraites et ses expérimentations avec la matérialité et la lumière. Son travail explore des processus minutieux et souvent laborieux, notamment l’application de multiples couches de vernis et de pigments, créant des surfaces vibrantes et lumineuses. Ses œuvres, à la fois minimalistes et organiques, interrogent la perception visuelle et le rapport au temps à travers des textures et des jeux de transparence. Son travail est régulièrement exposé dans des galeries et institutions internationales. Son travail a été présenté à la galerie Mezzanin à Genève.
Pouvez-vous nous décrire votre quotidien à l’atelier et la relation que vous entretenez avec cet espace?
Mon atelier se trouve dans la zone industrielle des Acacias. C’est amusant car depuis 25 ans, j’ai pour habitude de traverser des ateliers de mécanique avant d’arriver à mon studio. Il y a une très belle vue sur le Salève à droite et le Jura à gauche et les couchers de soleil y sont parfois incroyables. Je crois en cette pratique quotidienne de l’atelier. Même si je n’ai rien à y faire – ce qui heureusement arrive rarement – je lis, j’écoute de la musique, je regarde par la fenêtre. Le studio est une sorte de machine qui, à un moment donné, fonctionne automatiquement et je fais partie de cet engrenage.
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Vous êtes un artiste allemand basé à Genève mais votre travail est principalement montré à l’international: Londres, New York et dernièrement Séoul. Comment expliquez-vous cela?
C’est dû au fait que mes galeries me tiennent très occupé! Une autre explication pourrait être que je suis venu à Genève pour des raisons personnelles avec l’idée de repartir après deux ou trois ans. Mais vous savez comment les choses fonctionnent: chaque année, il y a une nouvelle prolongation ou une nouvelle raison pour laquelle vous ne repartez pas et vous vous rendez compte que vous êtes devenu Genevois. Aujourd’hui, j’accepte le fait que je pourrais mourir ici.
Vous considérez-vous comme un artiste genevois?
Je me sens Genevois. Je vis ici avec ma famille et j’ai l’intention d’y rester au moins jusqu’à ce que mes enfants soient grands. Par contre, je ne me vois pas comme un artiste genevois. J’ai vécu dans trop d’endroits et de pays différents avant d’arriver à Genève. En fin de compte, je pense être un étrange mélange de différentes régions d’Europe et des États-Unis.
Que pensez-vous de la scène suisse?
La scène suisse est incroyable! Je dis ça sans flatterie. Un si petit pays avec autant d’artistes fantastiques. Dans la vie de tous les jours, je suis plutôt pragmatique et matérialiste et les faits sont là: je n’ai jamais vu un pays qui soutient ses artistes aussi bien et c’est clairement payant. Les autres pays devraient s’inspirer de ce que signifie ici le soutien à la culture!
Où trouvez-vous votre inspiration? Y a-t-il des lieux ou des œuvres dans la région qui vous inspirent?
Mon œuvre d’art préférée reste le Jet d’eau, surtout par matin de grand vent depuis les Bains des Pâquis. Ma deuxième est à La Jonction. Il suffit de regarder comment les deux cours d’eaux se mélangent et les images que cela crée. Je ne l’ai jamais fait jusqu’à présent mais depuis peu, je regarde les gens sauter directement dans l’eau au point de croisement des deux rivières et éclater de rire en passant tantôt de l’eau boueuse à l’eau turquoise et vice-versa. Il y a là quelque chose de spécial…
Quelles sont les œuvres que vous présentez à la galerie Baton à Séoul?
J’ai toujours joué avec cette indifférence entre l’abstraction et la figuration et avec la façon dont l’esprit construit des images en fonction de sa vision personnelle. Le titre de mon exposition à Séoul était: Cats, Goats and Monsters – La Jonction. Si vous lisez ma réponse à la question précédente vous comprendrez peut-être.
Travaillez-vous en séries ou chaque œuvre est-elle individuelle?
Techniquement, je travaille par séries. Il y a toujours environ 30 à 40 peintures sur lesquelles je travaille depuis des années. Plus je travaille longtemps sur ces tableaux, plus ces pièces deviennent des œuvres individuelles. Il arrive qu’une peinture soit terminée au bout d’un mois alors que d’autres restent accrochées pendant des années. Cela signifie que le flux naturel est interrompu à chaque exposition. Il y a toujours des œuvres très récentes qui montrent de nouveaux développements à côté de très anciennes qui viennent d’être terminées. Ces différents décalages dans la chronologie des peintures font finalement de chaque œuvre une pièce individuelle, du moins dans le cadre de l’exposition où elle est présentée. Après, de loin, on peut reconnaître des séries qui traversent les différentes expositions au fil des ans.
Sauriez-vous nous dire comment votre travail va évoluer ces prochaines années?
J’ai déjà prévenu mes galeries qu’au cours des prochaines décennies, je pourrais bien devenir un peintre figuratif…
Quel sentiment aimeriez-vous que les gens retiennent lorsqu’ils découvrent vos œuvres?
Pour moi, l’art est presque le seul moyen de vivre des expériences épiphaniques, le seul moyen de comprendre le monde d’une manière non rationnelle, juste par l’instinct et l’intuition. C’est surtout avec la peinture que j’y parviens, mais les œuvres conceptuelles peuvent aussi le faire. Je suis trop complexe pour demander cela aux autres. Mais être capable de partager cette expérience serait mon but.
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Vous avez notamment travaillé à la HEAD. Qu’avez-vous retenu de cette expérience d’enseignement et de transmission?
On ne peut pas enseigner l’art. Ce que vous pouvez faire est davantage comparable à l’image d’un entraîneur: vous percevez le talent des étudiants et vous essayez de les maintenir sur la bonne voie ou, en fonction de leur développement, de les en écarter. Il faut avoir un très bon sens de la psychologie. Il y a beaucoup à laisser derrière soi. J’en ai fait l’expérience au cours de mes propres études et j’ai vu assez souvent comment des artistes étaient détruits pendant leurs études artistiques. J’ai beaucoup de respect pour les artistes qui se consacrent à l’enseignement. Je l’ai fait en tant que professeur invité, mais faire cela à plein temps pendant des années… respect. J’ai rencontré il y a peu un professeur de la HEAD qui m’a dit qu’il était en fait l’étudiant et que les étudiants étaient ses professeurs. C’est sans doute la bonne attitude à adopter.
Vous disiez qu’après cette exposition à Baton Gallery, vous vouliez faire une pause. Est-il important, dans la vie d’un artiste, de ne pas produire et de rester parfois loin de son atelier?
Je ne ferai pas d’exposition en 2025, mais je vais continuer à aller à l’atelier pour peindre. Je ne considère pas ma pratique d’atelier ou mes expositions comme du travail. Le travail, ce sont les deadlines. C’est un peu métaphorique, mais je vous laisse méditer là-dessus.
Quel serait le lieu où vous rêveriez d’exposer?
La Kunsthalle de Bielefeld dessinée par Philip Johnson. En termes d’architecture, c’est l’une de mes institutions préférées.
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Yann Abrecht & Pol Le Vaillant
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Alexia Maggioni
Balthazar Lovay fonde la galerie Lovay Fine Arts à Genève en 2022.
Balthazar Lovay fonde la galerie Lovay Fine Arts à Genève en 2022. Il nous raconte ici son parcours et comment il a vu la scène genevoise et le Quartier des Bains évoluer.
Balthazar Lovay fonde la galerie Lovay Fine Arts à Genève en 2022. Il nous raconte ici son parcours et comment il a vu la scène genevoise et le Quartier des Bains évoluer.
Vous avez commencé votre carrière comme artiste, avant de devenir curateur et enfin galeriste. Pourquoi être passé de l’institution au marché?
Pour moi, c’est un parcours logique. Lorsque je dirigeais le centre d’art Fri Art à Fribourg, je passais six mois, voire parfois un an, à travailler avec un artiste. Et cette relation magnifique s’arrêtait une fois l’exposition terminée. J’avais envie de prolonger ce rapport en travaillant pour représenter sur le long terme les artistes qui me semblent importants. Et puis à un niveau plus personnel, galeriste me permettait de trouver une forme d’autonomie aussi bien financière que professionnelle.
Mais avec une prise de risque beaucoup plus grande, non?
Certes, mais un risque plus ou moins mesuré, même s’il faut être vraiment casse-cou pour faire ce métier. Lorsqu’on démarre de rien, on prend conscience de chaque franc investi et reçu. Cette position mobilise énormément, entre d’un bout de la chaîne les artistes et de l’autre le public et les collectionneurs. Le travail entrepreneurial, invisible aux yeux des visiteurs, est énorme. C’est à la fois très excitant et très intense.
Ouvrir à Genève a toujours été dans vos plans?
Disons que ma vie se trouve ici et que je connais les gens. C’est une manière de démarrer. Mais rien n’est jamais gravé dans le marbre.
Comment définiriez-vous votre ligne?
Chercher à avoir le plus fort impact possible pour les artistes que je représente et les soutenir dans leur carrière sur le long terme. Et que cet impact se répercute sur mes clients et mes collectionneurs, afin de pouvoir leur dire que les artistes qu’ils achètent chez moi ne se retrouvent pas seulement sur des murs comme objets décoratifs, mais aussi dans des musées et des livres d’art. Je défends des artistes que l’on ne retrouve pas encore dans d’autres galeries et qui sont des exclusivités.
Je pense à Lucia di Luciano, ou Suzanne Santoro (sujet de notre exposition de janvier 2025), à la longue carrière, mais qui sont des découvertes historiques, et dont les travaux n’ont pas eu la visibilité nécessaire à un moment donné. Mais aussi à Pascal Vonlanthen, un artiste qui aurait été classé dans l’Art brut, une catégorisation que je trouve peu fertile, et qui a toute sa voix dans l’art contemporain.
Je me positionne comme la galerie qui représente officiellement ces artistes à l’international, depuis Genève, en dévoilant leurs corpus peu connus. Alors oui, j’ai aussi monté une exposition de John Armleder, mais en présentant des œuvres de jeunesse qui n’avaient pratiquement jamais été montrées.
Représentez-vous également des artistes plus jeunes?
Je présente en effet Marie Gyger une jeune artiste suisse, ainsi que Michèle Graf et Selina Grüter, un duo zurichois qui vit à New York depuis six ans. En général, ce sont des artistes qui cherchent une forme d’innovation par rapport à l’histoire de l’art et qui engagent une réflexion profonde sur l’art et notre temps. J’ai présenté Graf et Grüter à Liste 2024. Elles ont participé à la 15e Baltic Triennale et présentent en ce moment une exposition importante à la Halle für Kunst de Lüneburg en Allemagne.
Vous avez ouvert Lovay Fine Arts dans le Quartier des Bains en septembre 2022. Comment avez-vous vu le quartier se développer?
En fait, je suis arrivé trois fois dans le quartier. La première, c’était en 2001. À l’époque, j’étais l’assistant de Lionel Bovier qui venait de lancer JRP Éditions, d’abord dans un garage des Pâquis et enfin dans une arcade de la rue des Bains. J’y suis ensuite revenu de 2004 à 2012 avec Fabrice Stroun lorsque nous avons créé Hard Hat qui était un éditeur de multiples et une galerie d’exposition pour de jeunes artistes. Et me revoilà, 10 ans plus tard. Alors oui, l’ambiance a beaucoup changé.
En 2005, les vernissages du Quartier des Bains réunissaient environ 2000 personnes. Il y avait beaucoup plus de galeries et la dynamique entre le marché de l’art, les institutions et la scène locale alternative étaient bien plus imbriquées. Surtout, le Quartier des Bains bénéficiait d’un important sponsor qui permettait le fameux prix des drapeaux qui prenaient la forme de bannières d’artistes accrochées dans tout le quartier et jusque sur le pont du Mont-Blanc. Cela créait un fort appel d’air médiatique et populaire!
Vingt ans plus tard, à Genève, il y a beaucoup de très bons restaurants chers et moins de créativité dans le milieu de l’art. À nous d’y remédier!
Comment voyez-vous son évolution ces prochaines années?
Aujourd’hui, les galeries genevoises sont dispersées dans la ville. Je pense qu’il faudra repenser la notion de Quartier des Bains et revoir la dynamique entre tous les quartiers dans lesquels il y a des galeries.
La rénovation du MAMCO, du Centre d’art contemporain et du Centre de la photographie doit être vue comme une opportunité. Ces trois lieux vont migrer de quartiers à d’autres de manière ponctuelle dans le courant des cinq prochaines années. Ce sera l’occasion de relancer une nouvelle dynamique de l’art dans la ville. Mais aussi de repenser la relation entre les galeries et les musées, les galeries et les artistes.
Quant à remettre Genève sur la carte internationale du marché, il nous manque des galeries locomotives pour engager ce mouvement, une ou deux galeries genevoises qui prendraient des envergures internationales.
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Emmanuel Grandjean
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